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16 avril 2008

"And why are you so cold, it's safe you don't want to be hold?"

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"Et s'ils essaient encore, ils se frotteront à mille cœurs debout."

J'ai la vie qui coure dans mes veines, même si parfois je sens la tentation de délier ce lacet rouge qui roulerait sur ma peau blanche. J'ai la fureur de vivre, sous la torpeur et le poids d'un quotidien d'un gosse du troisième millénaire. La société de consommation qui me bouffe, bien sur. J'en suis victime, plus ou mois. J'prends mon pied parfois, quand vos rires viennent s'échouer entre mes vers nocturnes, mes proses lancinantes qui me font si absents à chaque instant. Je ne suis pas vraiment comme vous. Je suis tout autre, à mi-chemin entre le creep et le geek, pas vraiment wedo. J'suis un peu tout ceux la en même temps, j'ai dans le cœur bien trop d'entraves et de peurs incarcérés, mis en garde à vue, d'heures de cours non séchées. Je n'aime pas le portrait de moi à mes dix-huit ans. J'aime les gens, j'aime la vie. Je tente de ne pas trop me souvenir, ça fait rarement du bien. Quels sont ces gens qui me tournent autour. J'ai des défaites dans la tête, des désirs d'ailleurs toujours aussi inassouvis. J'ai sa voix suave qui murmure, qui grimpe à mon cœur, à la recherche d'une erreur, d'une faille dans laquelle s'infiltrer. Je sais leur peine et leurs cauchemars, j'ai des rêves de grandeur. De nos sourires alcoolisés, nos joies anesthésiées. Nos larmes qui balaie la rumeur quotidienne d'une ville absente, de Paris sous mes doigts, de Montmartre dans la peau. Ma province me fait gerber.


Carpe Diem, cueillir le jour comme il vient, je la connais par cœur ta réplique de babos que j'arrive pas à appliquer, l'avenir, cet étrange menace qui, sous sa robe de soie et leurs récits légendaires de leurs enfances me fait frissonner, plein de doutes. Le vide serre les os. J'ai peur que leurs avions de papier ne m'aient pas assez frôlé le cœur, qu'à force d'écorcher mes mains contre le bitume d'avoir le cœur en cloque, en claque, gelé par cette vie si insipide. Le mieux est l'ennemi du bien. Leur chanson d'amour me nourrit d'espoir, j'aimerais y croire. Comme eux l'ont fait bien avant moi, mais je sais pas si j'en ai vraiment la force. 

 

Et comme les promesses de l'aube sont belles, comme elles m'attirent. Sache que chacun de mes mots te sont destinés, oh toi, ma belle sculpture androgyne, trop latente. J'ai fini, je sais plus jouer à cache-cache. Ta beauté m'émerveille, ta classe aussi. Et puis, ton rire. Je sens le soleil qui glisse sur les façades crème de ton sud, et dans le ventre cette boule qui finalement était éphémères. C'est dix huit années de dèche, et j'attends une nuit où je m'endormirais dans des draps un peu moins rêches.

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20 mars 2008

Je suis presque sur, l'autre fois, c'est moi que vous avez regardé.

(Est ce de la détresse véritable, est ce la sublimation du quotidien par le tragique, est ce une fuite devenue besoin, ou bien est ce encore une douce utopie qui parfois donne la fièvre puis s'apaise?)

15 décembre 2007

A million faces away.

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Savoir écrire c’est avant tout ne pas savoir parler, ne pas avoir les couilles de dire les mots, ceux que l’on a au fond de la gorge, dans nos plus profondes entrailles, ce qui nous colle au cœur, au corps. Chacun des mots qui dilatent actuellement votre pupille, c’est autant de non dits qui ne ricocheront pas sur le pourtour de vos oreilles. C’est autant de mots qui ne s’aventureront pas dans le périple qu’est ma gorge sèche, pas assez déployée. Chaque mots pour autant de non-dits. J’écris ce que je ne pourrais dire à personne. J’écris ce dont je ne pourrai jamais vous parler, j’écris mes mépris et mes haines que je garde au fond de moi toute la journée, ceux-là même qui tentent de se sauver à chaque seconde de ces minutes, de ces heures. Je les refoule à la sortie, c’est le contraire de ta boite de nuit. J’aimerais pouvoir refouler à l’entrée, mettre deux gros blacks accolés à mes deux oreilles pour qu’ils trient les mots qui pourraient me blesser, se battre avec ma langue, les mots que je pourrai ressortir un soir, par excès de sébum. Ca veut rien dire, tu vois, je dis n’importe quoi, comme d’habitude, je dérive à chacune de mes tentatives de proses, je dérive, comme sur un fleuve, je voudrais rejoindre la rive gauche, y construire un pont sans qu’il ne s’effondre, ne pas me noyer. C’est crade l’eau, on me dit, les poissons baisent dedans. C’est dégueulasse, les enfants y pissent dedans. Non tu vois, moi je tiens à mon pont, je le vois là, comme deux parties, deux gargouilles de notre Dame qui se rejoignent pour que je puisse rejoindre l’autre quai de la scène, rejoindre Bercy des marches de la Bibliothèque de France. Et ainsi enjamber la grande poésie parisienne. La mélancolie est partout, dans chaque recoins de mon estime, de mon dédale, des mes pavés que je brise contre les portes. Voilà, encore une preuve bien flagrante de votre inutilité, à utiliser trop de métaphore, j’en brise pas pour autant beaucoup de portes, je défonce pas grand chose à part ma gueule certains samedis du mois. Saoul à en crier mes déboires au soleil qui dégorge ces couleurs sur ce ciel, qui déteints sur l’herbe fraîche du matin. Il est 6-7h du mat, c’est l’heure où la nature se réveille. Chut, laissez-lui le temps, laissez-lui sa musicalité, son imposante régularité dans l’éphémère. Dans mes veines, il doit bien rester un peu de vie, un semblant d’humanisme, quelques miettes d’espoirs, quelques copeaux de chocolat ou un noisette de nutella.

Je ne me suis pas vu grandir, je n’ai pas vu s’engouffrer en moi le vent de l’adulte qui est en train de se nourrir de mes rêves d’enfants, grignote les doucement, prends en grand soin, les réserves sont épuisées, j’arrive plus à en créer. Je travaille en flux tendu, les commandes afflues, je saurai y répondre à temps. Quelle couleur, quels options, dites moi, cochez les bonnes cases dans le magazine pour que je sois à votre volonté, crée selon vos propres goûts, alignez vos doutes comme de la coke sur cette table. Carte bleu et paille. Je renifle. Et je m’en vais, loin…

9 décembre 2007

Tu as craché mon nom dans le vent.

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19h24. Et je pense à toi. Dimanche soir, tempête bretonne qui souffle sur la fenêtre, les murs, dimanche soir d’automne. L’hiver accourt. J’ai les yeux qui pétillent chaque matin devant mon sapin, j-16. Comme un gamin sans calendrier de l’avant, j’attends avec impatience le jour de Noel. J’sais pas vraiment pourquoi. Dimanche, fin du week-end. Demain. 06h32. Réveil. 06h39. Douche. 07h02. Mon bol de Chocapic qui tourne lentement dans mon micro onde. 07h13. Tenter de donner un aspect vivant a mon squelette que je ne reconnais pas dans la glace. 07h24. Départ en vélo, les voitures ne me voient pas, il faut que j’mette des lumières, qu’elles m’écrasent si elles veulent. 07h37. Car. Comme dans les campagnes, et le panneau barré de Plélan qui s’éloigne dans la pénombre du matin, tout juste éclairé par les feux arrières. Je la vois, rougeâtre. Je la hais, cette pancarte barrée. Parce que je sais qu’elle ne le sera plus, le soir. Elle ne sera plus barrée. Que dans moins de dix heures, je ferai le chemin inverse, dans une régularité mécanique, mon cœur en horloge d’orfèvre, réglé comme du papier à musique, pas une seule note qui dépasse, rien qui ne se casse, tout se brise. Le quotidien va revenir me chercher, je vais encore sourire, comme toujours, un peu plus, encore rire, un peu plus fort, pour que le son de ma voix résonne encore tard dans vos ombres. J’aimerais m’y cacher, pour entrevoir une lune apaisante, j’me contenterai d’un croissant. Oh oui, cette pancarte m’obsède, m’oppresse toutes mes pensées, il n’y en a plus qu’une qui domine : Ailleurs. Loin. Fuir, éternellement, quête intemporelle d’un bonheur qui ne se soucie pas du lieu de votre requête.

Des chants bretons comme litanie de mon sommeil, comme ombrelle à ton éclipse. C’était bien, dis-moi, tu me trouves viril à conter l’automne et ses feuilles mortes, à faire l’aumône de vos amours déchus. Dis, j’espère que t’es fier de moi, j’ai pissé debout aujourd’hui. Comme cet homme que je ne suis pas. J’ai tout fait comme tu m’as dit, laissé un urinoir d’espace minimum de sécurité. Exporte mes craintes sur le dos d’un chameau, je regarde les écureuils ronger le tronc des arbres, écorchés vifs à même le sol, au pied de 100 ans d’histoire qui me contemplent. Et puis. En une fraction de seconde, une voix qui perce l’obscurité, l’absence de mots, le trop plein de fougue, d’envies avortées. Elliot Smith qui se mêle à mon spleen, sa voix me transporte, je ne suis plus que ce grain de poussière qui s’amuse à passer de l’ombre à la lumière, à l’ombre d’une demi-lune. You can feel it the night. Dis, tu crois qu’on va s’en sortir, les pieds et les mains déliés. J’ai jamais voyagé plus loin que ma Bretagne natale, dans mon village d’agriculteur, ‘fait pas bon d’avoir deux papas, d’être Billy Elliot, puis j’ai jamais su danser et encore moins apprécier la beauté de vos chérubins, j’irai confondre leurs prénoms à la maternité, les bébés sont tous laids.

Eteindre la lumière, briser nos écorchures, blasphémer tes mots de douleurs que t’avais crus bon de venir me confier au coin de ma nuque, ta complainte susurrée, t’en peux plus. Interrupteur. Mes yeux noirs ont besoin que mes paupières se ferment pour y voir clair. Et obscurcir ton absence, ce jolie brouillon, cet amas de feuilles qui vient s’entasser dans mon cœur d’auteur. Interrompre le balai quotidien qui est venu me bousculer ce matin. Sixty-eight. Je m’en vais. Menteur. Dolorosa. Roberta. Suis-je si différent ?

25 novembre 2007

"Plus aucune larme, à peine un peu de sel dans les yeux."

Meltin pot du moment.

"Et puis si quelque chose vous ennuie, vous êtes libres de partir. A mon avis, on a oublié deux choses dans la déclaration des droits de l'homme : le droit de se contredire et le droit de s'en aller." [Jean Eustache - En dédicace dans Franz et Clara.]

"Tout est lutte, tout est défi, le monde se divise entre bouffeurs de vie et impotents qui passent leur temps à soigner leurs petits ulcères de l'âme. [...] Pas le temps il dit, on n'a pas le temps d'avoir de la peine, pas le temps d'être triste ni d'avoir peur, le danger est passé, tu vois, on l'a échappé belle mais on est passés, on a juste le temps de s'aimer et de s'embrasser." [Justine Levy - Rien de grave.]

"Il faudrait tout de même que je vous raconte comment je suis mort. Vous vous souvenez de La Fureur De Vivre avec James Dean? Dans ce film, une bande de jeunes crétins s'amuse à foncer tout droit en voiture vers un précipice. Ils appellent cela le "chiken run" ( "la course des dégonflés".) Leur jeu consiste à freiner le plus tard possible. Celui qui frein en dernier est le plus viril du groupe. Disons que la grosseur de son kiki est proportionnelle au laps de temps qu'il va laisser s'écouler avant de freiner. Évidemment, ça ne loupe pas, l'un des idiots termine sa course en bas de la falaise, dans une Chevrolet transformée en compression de César. Eh bien, Alice et moi, plus nous avancions dans notre aventure, plus nous nous apercevions que nous étions comme des rebelles sans cause. Nous accélérions vers un précipice, pied au plancher. Je ne savais pas encore que c'était moi le crétin qui freinerait trop tard. [...] Mon problème, c’est que tu es la solution. Ce sont les gens les plus cyniques et les plus pessimistes qui tombent le plus violemment amoureux, car c’est bon pour ce qu’ils ont. Mon cynisme avait hâte d’être démenti. Ceux qui critiquent l’amour sont bien sûr ceux qui en ont le plus besoin : au fond de tout Valmont sommeil un indécrottable romantique qui ne demande qu’à sortir sa mandoline. Et voilà, ça y est, ça recommence, le piège se referme, la machination se met en branle. J’ai de nouveau des envies de grande maison avec jardin ensoleillé ou bien le chant de la pluie sur le toit en fin de journée, envie de cueillir un bouquet de violettes, main dans la main avec elle, loin de la ville pour faire l’amour encore et encore, jusqu’à en crever de joie, en pleurer de plaisir, caresses pour se consoler d’être si bien ensemble, melon glacé et jambon de Parme, Florence, Milan, s’il y a le temps." [Frédéric Beigbeder - L'amour dure trois ans.]

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15 novembre 2007

Shooting Star.

J’crève, tu vois, là, juste sous tes yeux. Et toi, tout ce que tu trouves à en dire c’est deux balles, un revolver et des milliers de rêves en l’air. Mes larmes indolentes n’y feront rien, j’ai froid, peur, je tremble. Je ne verrai jamais la gueule du bonheur, est-ce qu’il porte un piercing à droite ce connard ? J’aurais voulu être fort et beau, faire partie de ceux qu’on vénère, qu’on idolâtre en secret. Mais mon miroir brise tout, tu vois, en éclat. J’aurais voulu te proposer autre chose, tu vois.

S’ils savaient…

Mes mots qui débordent, mes cris étouffés. Mon corps propulsé, dans l’air, dans le monde, sur des rails, et sous les ponts. Mon corps, cet objet mondialisé, à 400 km/h, je compte les vaches et j’observe les alentours, je scrute les évidences de comptoir. Au zinc, j’ai rien à perdre. J’aurais voulu que mon cœur soit cosmopolite, qu’en découlent les longues effluves de toute l’histoire du peuple africain, qu’il y soit tissées les longues nuits bridées qui endorment Shanghai, qu’on y aperçoive la lune discrète qui laisse une trêve aux parisiens noctambules. Une nébuleuse d’étoiles qui scintillent depuis des siècles et je les contemple du haut de ma tour de Pise, prise de la Bastille, mon organe mélancolique comme citadelle imprenable. Perpétue le mythe de mes heures d’agonies. Les villes s’évanouissent pour que je les embrasse, que je les enlace, pour qu’elles s’embrasent, une étincelle aurait suffit pour un peu d’oublie. Le poumon qui fait respirer mes aortes inertes en jachères, tout comme ces terres qui m’enferment.  Que le combat est élégant, qu’il est plein d’entrain. J’aurais bien voulu te lâcher quelques larmes mais trop d’orgueil à briser, trop de blêmes altitudes. I wish I was American, darling. Je te prie de feindre la croyance en mon sort, que St Pierre m’accepte, sur St Paul me juge. Ta religion me fait vomir, ta secte déguisée par un serment tacite. Les lignes de poudres blanches face aux lignes d’encres noires. Pardonne-moi mais ton ivresse est trop passive, trop éphémère, ta deuxième classe me harcèle, j’avais demandé non-fumeur, écrase ta clope avec tes escarpins, j’ai tes talons qui transpercent mon cœur. Et ça pisse le sang, mets-toi en ballerines la prochaine fois, tu me feras au moins danser. Entraîne-moi, prends-moi par la main. Des larmes, ça ne tombe pas sur un slim taille 34, alors ferme-la et cours. Encore plus vite, encore plus fort. Ne déserre jamais tes phalanges qui enferment ma main dans un enclos vaste et libre, celui de mes espoirs les plus fous. Please, don’t stop the music, c’est toujours moins écœurant que tes silences trop creux. J’apprends par cœur chaque clignement de tes cils mascarés. Ah si t’étais un homme, et moi non plus, on se manquerait sûrement moins. Mais j’ai ta peau soyeuse dans le corps, incrustée entre les pores, tatouée à même le cœur. T’es ma syllabe de bonheur, en une seconde, plus de candeur ni de pudeur. Rien qu’une octave d’allégresse, qu’un pas oublié, qu’un corps prostitué à ton regard, ta ferveur, condamné à ton erreur, de jeunesse. C’est l’hiver de mes 17 ans, lorsque les souvenirs sont vivants, tout juste glacés sur du papier, mat ou brillant. Une trêve d’insouciance, qui brille et qui crie. Elle s’est trop fait chier dans la salle d’attente.

Tais-toi quand je te tue.

Ne dis rien, apprivoise l’évidence de mes lois nombrilistes, laisse moi être un tyran, je serai ton despote, ton royaliste. Tell me why. Dis moi pourquoi. Raconte moi tes routes déchues, tes instants où t’arrives à remonter à contre courant la force du fleuve qui t’éloigne de moi. A jamais.

Je suis l’étranger, rien ne me retiens dans cette ville et pourtant ça fourmille de débauches, d’ivresses désabusées. Ca pue la gerbe aussi. J’aime l’anonymat qui m’entoure, comme une nuit crème, un cappuccino onctueux semblant opérer l’inlassable transition, la perpétuelle mutation de mon déguisement. J’aime la rigueur et l’insolente élégance de la Parisienne. Ces immeubles si lestes, si beaux, où cohabitent à la même adresse plusieurs vies, une prose en mosaïque, des équations en diagonales de fenêtres éclairées. Un RER puis deux, des vies qui s’entremêlent dans une rame, entourés de cette trame de brouillard dans lequel elle s’enfonce, cette ivresse non maîtrisée. L’avenir indigent, une poignées de personn(ag)es qui vivent ensemble, encore et en cœur. Le flacon se brise dans l’espoir immature d’un langoureux matin d’automne où la pluie aurait lavé de tout, des larmes salées, des saveurs et odeurs suffocantes, des œdèmes grandissants et arrachant toujours un peu plus de chair à sa guise. Je crois que je ne t’aime plus. Voilà résumée ma litanie sans esclandre.

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Photo: Erykah Badu      

6 novembre 2007

On s'observe grandir.

       Cher monde, cher toi, doux inconnu. Celui qui ne lira jamais ces mots. Aux hommes et aux femmes avec qui j’ai partagé quelque chose. Un bus ou une part de gâteau. Un métro ou bien même une gare entière. Un RER ou une chanson. Une pensée volatile ou des espoirs assassins. A toi, à vous. J’écris cette lettre, cette prose innocente et désintéressée, cette délicate lettre, j’y laisserai mon parfum enivrer le papier, embuer l’air lorsque des mains viendront la décacheter. Au milieu de la mer ou dans une soute d’un avion. Aux détours d’une table d’un café parisien ou d’une allée du Thabor, où les feuilles revêtissent leurs plus beaux habits en ces temps d’automne.       

       J’ai beaucoup pensé à toi, ces derniers temps. J’aurais voulu savoir s’il faisait beau, ou si tu avais sorti ton parapluie. J’aurais voulu savoir ce qui t’as fais rire, ce qui t’as fais voyager, j’aurais voulu partager tout ça. Le soleil traverse les fines feuilles de l’arbre au-dessus de moi. Je crois que je me sens bien là, sur ce banc, j’entends dans un bruit lointain, comme un souvenir volatile, des rires d’enfants, des cris aussi, je crois. Et ça me fait du bien. Comme si la vie s’ouvrait, enfin. J’ai dans les poches deux trois tickets de métro usés, comme les traces du passé. Et dans la main, un ticket journée. A ceux qui prétendent que la liberté ne s’achète pas, je leur répondrai que si, elle a un prix : 3,20€. J’ai l’esprit léger, le vent en poupe. Je ne saurais vraiment te dire pourquoi. Je me sens au milieu d’une farandole de cœurs qui gambadent à travers ces allées et j’ai le sentiment d’exister.

       Comme si le vent avait posé ses doigts sur mes lèvres, comme si tout se taisait. Tout ce vacarme vrombissant des derniers mois, des années d’écume. Mes pieds sur cette toile de feuilles orangées par l’automne. Les gens pensent que l’été est la plus belle des saisons, je n’ai jamais compris pourquoi. Son équinoxe ne m’attire pas, je préfère lorsque le jour se retire vite, ça me laisse plus de temps à jouer au dilettante. J’admire plutôt le solstice. Celui de l’automne m’envoûte, lorsque tout meurt, je me sens vivre. Les feuilles tombent, mais les arbres restent fiers, ils me captivent. Je perçois leurs forces et leurs racines creusées dans la terre. La munificence de ces instants tant primaires qu’éphémères, je ne la troquerais pour rien au monde. La vie n’est pas une suite infinie d’instants heureux, elle est une vague lancinante et parfois trop creuse, dans lesquels abîmes, il faudra se souvenir, oh comme c’était bien, quand on était en haut. Point de paradis artificiel, tout juste consensuelle mon idée du bonheur. Mais. Comme une rose, je me sens éclore, tout doucement, il m’aura fallu du temps pour admettre mes armistices et prendre la pleine conscience de l’inutilité de ma plume. Les mots sont faibles, et tu le savais. J’aimais ce jeu, entre nous. De celui qui sera le plus pudique. On trichait un peu avec la vie, mais c’était tant mieux, puisqu’elle n’a pas de règle. Je me souviens, comme tes mots n’étaient enfin plus des extrapolations de faux sentiments accrochés sans trop s’écorcher. Comme je me souviens de chacun de tes euphémismes, je me souviens comme mes « à bientôt » criait mon manque au creux de nos deux âmes, suspendus à nos idéaux trop partagés. On n'avait rien à faire ensemble, ça se voyait. Tu n’étais pas mon genre, et je n’étais pas le tien. On le savait, on aurait voulu aller au-dessus de ça. On pensait en être capable, nous, avec nos deux âmes esseulées, on s’en foutait bien de tous ces héros malades d’amour, on allait réinventer ce mot, ces joies et ces peines. On allait lui donner un autre sens du haut de nos insolents 17 printemps. Mais non. Rien. Et c’était mieux ainsi, rien ne sert de se mentir.

        Voilà, il fallait juste ça. Juste ces quelques bouts de trêves que mon cœur solitaire a réussis à arracher, il fallait juste ça, deux ou trois mots avec une apostrophe au milieu. Même si je ne sais pas ce que cela veut dire. Ne rajoute pas d’adverbe, ni d’ellipse. N’oublie rien surtout, de ma prose nocturne et malhabile.

Nocturnement vôtre.

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5 novembre 2007

Not going anywhere.

Pensée profonde du jour :

Je crois que je suis comme Forest Gump. J'attends à un arrêt où la ligne de mon bus ne s'arrête pas.

P1040076  "voila."   

5 novembre 2007

Vraiment, le petit poète blanc aurait préféré être un grand nègre.

Je suis l’escale de mes sentiments. Je suis condamné à ce blasphème, à cette opprobre. Je suis l’hérésie que Dieu a trop souvent tenté de combattre. Je suis la contradiction de vos modèles sociaux. Je suis le résultat de vos inepties, de votre jalousie. J’ai l’amour futile et interdit. Je suis l’infâme douleur des sentiments refoulés, je suis la sous catégorie de l’espère humaine. T’y vois quelque chose d’humain, toi ?

Je suis anorexique de vos regards, j’en ai trop bouffé. J’irai les gerber dans ces chiottes hideuses. Dans ces lavabos que trop d’ivrognes ont déjà affrontés. Oui mais voilà. Je ne suis pas ivre, dans my soul. J’ai la contingence facile, les mots qui débitent. J’ai l’humanité sur mes épaules. Je ne la perpétuerai pas, à moins que le vent ne tourne. Que l’éolienne arrache ses hélices, que mes doigts s’éclipsent, que mes désirs se volatilisent, que mes envies s’évanouissent. Que le café des délices apparaissent, qu’on y goutte l’orient et ces épices, que l’on se nourrisse de nos rires qui ruissellent sur les façades des immeubles qui se dressent fiers et droits. Tiens moi par la main, montre moi le Paris d’Amélie, je veux la féerie de Walt Disney dans nos cœurs en liesse. Je veux dévaler les marches de Montmartre, te faire le portrait place des termes, valser au milieu du flots de voitures sur les Champs-Élysées. Que l’étoile scintille, on guetterait les tours de la défense. Et puis ça nous ferait rire. Mourire de rire. On serait bien, pour une fois. Avec nos deux mains trop écorchées et puis les quais de gares comme seuls lits, nos regards dérisoires et méprisants. Les passants sont des quidams. Et on s’emmène au dessus des gens, sur les rails du bonheur, sur la route des souvenirs. On sera saouls, bientôt. Moi je n’ai rien vu venir.

Alors, ce serait donc ça ta vie, Damien. Elle se résume qu’à cela, qu’a des rencontres qui te construisent, qui se morcellent par tant d’amour aseptisé. J’ai trop mordu dans l’asphalte chaud. Je n’en peux plus, pourquoi tomber lorsque les notes de piano s’élèvent. J’ai tellement peur, peur, peur. Froid. Faim. J’ai tout oublié, j’ai trop froid. Y’a plus de bois. J’deviens claustrophobe à vivre enfermé dans ton petit cœur d’octave. En demi mineur. J’ai la gerbe de la valse du temps, pourquoi tant de mots. J’y crois plus, tu sais. Pourquoi ces rencontres, ces gens tout autour de moi, qui semblent me regonfler pendant un moment, un instant, une seconde. Pourquoi toutes ces empreintes, pourquoi ces violons, ces guitares. J’ai la crampe aux doigts, le cœur en scoliose J’ai l’amertume. J’ai le cœur en braise, plus rien à consumer. J’aurais aimé te proposer autre chose tu vois, autre chose que cette éphémère, autre chose que ma quémande de l’éternité ; cet invisible que l’on regarde. J’aimerais traquer des instants qui meurent, cette rose qui éclot, cette feuille qui tombe. Oh comme c’est poétique, trop répétitif. Trop redondant. J’ai les larmes serrées, le cœur en transe, je l’ai trop dit, je crois. Mes pas se ressemblent, s’entrelacent sur la piste. J’y pense chaque jour, un peu plus fort. J’aimerais te retenir, tu vois, mais j’en ai pas la force. J’en ai pas assez bavé, peut-être. J’aimerais me construire, retenir mes larmes. J’aimerais être fort. C’est décidé, mes yeux deviennent noirs. Mes mots vont s’oublier, ils ne sont que vergogne inutiles et glauques. Mes métaphores étaient biaisées. If I ever cause you trouble. J’aimerais avoir une grande gueule. Et puis, après tout. Puisque plus rien n’as d’importance. Je ne basculerai pas dans la démence, mais les livres se retournent, et la plume est assassine.

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3 novembre 2007

Take me through the street of Philadelphia.

                               

Il y aurait son regard, ses yeux d'amoureux, transis par un espoir incertain, lancinant et bouleversant. Ca m'entoure, ça me gratte partout tout  temps, comme dit Louise. Ayo se demande what's love. I don't know my babe :p I couldn't pay attention to your tears as I don't really care about what you may say about me. Aime moi, encore un peu plus fort que je te haïsse, que je me taise, que je m'en aille. Je ne m'enfuis plus, ce n'est plus de mon âge, j'ai deux siècles derrière moi, comme si les deux guerres m'étaient passées dessus. J'ai rien oublié de tes passements d'armes, de tes oublis meurtriers, de ton ivresse insalubre dans des tranchées étroites. Comme nos larmes, un torrent de boue qui les ensevelit deux mètre sous terre. A tout ceux qui crèvent, ma peine que je trimballe est bien dérisoire, dérision de nous malhabiles et gênés. T'es pas jolie, t'es pas moche non plus. Ton cœur qui me révoque, qui m'insulte, que j'aille me faire enculer comme dit Brassens. C'est la jolie fille en fleur sur une queue de vache.

S'évanouir de tant d'absence et d'hypocrisie inoubliable. J'ai tes mots qui me soutiennent, pourtant ils sont si faibles, tu devrais leur donner un peu de force, un peu de réalité : un peu de véracité dans tes propos ne ferait pas de mal. J'ai le cœur en transe, et l'énergie d'un sauveur de pierre. J'ai le cœur qui éclate, tremblement de terre, multiplication de la terreur. Hitler et Mussolini. Motherfuckers never die. You know it? J'ai au cœur des idées d'ailleurs qui me terrassent, j'ai la mélancolie antipathique. Des souvenirs qui me lancinent, couteaux qui dansent, chorégraphie meurtrière et redondances en arrière plan. Toujours les mêmes mots, les mêmes maux, les mêmes phrases. Toujours aussi vaines et fausses creusés par mes sentiments blasphémés. Vous êtes là pour moi et je ne suis pas là pour vous. Ça ne veut rien dire ça être là pour quelqu'un, les gens n'ont plus d'oreilles, ça te ferait tellement plaisir que je t'avoue mes faiblesses et mes doutes, mais je resterai froid en toute circonstances. Douleur insatiable qui m'avale. Immortelle jouissance comme dit Saez, rien que pour un instant, laisse moi glisser, tout doucement, dans des exquises transitions et danses nuptiales. Nos deux corps nus qui s'apprennent par cœur, à coup de briseur de lames, briseurs de larmes. Rythme del mundo. Le son est assassin, ça crie dans les backgrounds glauques et les boites d'ici. Komen sa sécri émé? Aimer. Voilà, c'est comme ça pauvre débile, arrête de courir, pauvre con, la vie ne t'attend pas. Marche à ta vitesse, escargot ou hérisson pourvu qu'il soit élégant. Je ne veux pas que l'on me comprenne, vous avez tort de penser ça. Ma patience est inutile, trop de quidams qui n'en valent pas la peine. Vos défauts et vos faiblesses me font pitié, j'ai le mal de mer par ce temps calme. Aux vitres de la voiture, le paysage défile. Le vert de l'herbe et le bleu du ciel qui se marient. Et je suis le prêtre. Ma vie est un sacerdoce que je fréquente dans le lit de mes amants miraculés.

Notre amitié s'enlise, et même si ce n'est pas vrai, je ne vivrai que pour la beauté de mes métaphores, j'aimerais qu'elles me nourrissent, mais elles sont pleines de carences. Tout comme moi.

Qu'ils sont faux tes sourires que tu te plait à regarder les soirs d'hiver, sur des photos usées comme ton cœur de gitane, comme les cordes de ta guitare. Give my song an other listening. Comme ces sourires sont creux, on est tous à s'observer tomber, le premier a gagné. Tout le monde veut perdre, trop de fierté vaincue. J'ai 90 ans passés, j'ai la sagesse de mes artères enfumées. Je n'ai fais que ça toute ma vie, enrichir un producteur de tabac grossié et qui jouie sous le malheur des autres. Jusqu'à mon dernier souffle je serai rempli de goudron dans mes poumons, un souffle noir, des désirs inassouvis.

Ma conscience est trop complexe, je n'en ai pas accès. Ma subjectivité m'affecte, contradiction, je ne peux me connaître par la raison. Au revoir Descartes, Marx, Kant et Platon. Je vous eus aimés, il fut un temps. Celui de l'ignorance de votre arrogance supériorité. Je suis le nain juché sur vos épaules. Et j'aimerais défenestrer mon corps blanc et frêle, immature et oublié. Déjà bien trop. Les nuits sont blanches et l'écume des jours me bouleverse, j'ai oublié l'adresse de notre plage, de nos sourires. J'ai oublié comment on faisait quand on était quatre. Encore.

Et puis...

Nos rires qui n'appartiennent qu'à nous, nos sourires en coin, nos vides sans des. Nos désirs intrasèques qui se mentent sous la peau de nos héritages anciens. Cheveux bouclés qui se dandinent sur cette place carrée. Aux bars, on se tape des barres. Au cinéma, je te sortirai le grand jeu, pop corn et tes yeux en demi teintes que j'essaierai de croiser, mon bras qui s'échouera doucement sur tes épaules.

Alchimie textuelle, et pas sexuelle. Nos deux corps qui s'entrelacent, on s'en va cohin-coha aux quatre coins du monde voir jusqu'où les rails nous promèneront. Nos corps en liasse de trop se ressembler.

Mon ventricule gauche est un réacteur de la centrale Tchernobyl, vide. Bientôt j'exploserai et je rependrai sur toute l'Europe mes fumées nocives. Celui de droite est la tour nord du World Trade Center. Bourrée de monde, pleine à craquer. Ça veut s'enfuir, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe : je vais m'effondrer. Sorties de secours encombrées. Plus personne aux derniers étages. Et les pompiers qui s'entrecroisent, ils s'en vont à la morgue, choisissez bien votre camarade, vos dernières marches, vos derniers yeux croisés, ici vous êtes libres, enfin. Puisque chacun de vos choix sont vitaux. Comme dit Sartre, on n'a jamais été aussi libre que sous l'occupation allemande. J'ai le mal au cœur de cette mélodie qui ne s'arrête pas, ça se voudrait heureux, alors qu'il y a dans vos mélanges d'ivresse docile et de doctrines de bonheur une faiblesse et un abîme saisissant. J'ai l'ivresse d'un sapin persistant. Je ne perds pas mes feuilles en hiver. Mélodie qui bat la mesure, rien de trop, rien de moins. Elle a les lèvres sèches, elle veut qu'ils se cassent. Elle est pour la paix, qu'on lui la foutte.

Génération minikeum, on est la minikeums génération. Ne t'en vas pas. Oh non Melissa. Ton arrogance me plait, j'ai besoin de froideur, de refus, de me confronter à ton mur. Quitte à me le prendre en pleine gueule. J'ai besoin de saigner, jusqu'à l'agonie. Elle a besoin d'une rue pour un sprint final, j'ai besoin d'une page pour que mes pas laissent pour une fois leurs empreintes.

14h01, le soleil donne. Un soleil de fin d'Octobre, aux rayons bas et froids. Ma peau est une route verglacée où il ne fait pas bon rouler. Ca glisse, comme sur une pierre. Tu es mon eau, je suis polie par tes vas et vient, par tes allers et retours qui s'enchaînent. Les rails sont usés, tu me rayes la peau. Comme une craie sur un tableau noir.

Douleur qui m'alimente de larmes, qui ne coulent. Pas. Plus. Jamais. Parfois. Non pas de demi mesure. Je n'en ai pas le courage. J'voudrais t'attendre, à chaque bouche de métro, à chaque carrefour, j'aimerais relier chacune des avenues pavées, des places de marchés. J'aimerais t'y apercevoir. Rien que pour un regard, rien que pour TON regard. Celui qui me fait vibrer. Je voudrais tant te plaire.

J'ai bien assez de courage pour continuer la route sans toi. Au jour les jours, les grains qui s'engrènent dans le rouage de la vie, celle qui emporte tout sur son passage, et qui se brise en un éclat de secondes. Où on avait cru bon de pouvoir résister. C'était peine perdue. Comme la cause, perdue. A jamais.


               new_york_150

Every step I take? Je prends à droite, tu me suis?

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