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9 décembre 2007

Tu as craché mon nom dans le vent.

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19h24. Et je pense à toi. Dimanche soir, tempête bretonne qui souffle sur la fenêtre, les murs, dimanche soir d’automne. L’hiver accourt. J’ai les yeux qui pétillent chaque matin devant mon sapin, j-16. Comme un gamin sans calendrier de l’avant, j’attends avec impatience le jour de Noel. J’sais pas vraiment pourquoi. Dimanche, fin du week-end. Demain. 06h32. Réveil. 06h39. Douche. 07h02. Mon bol de Chocapic qui tourne lentement dans mon micro onde. 07h13. Tenter de donner un aspect vivant a mon squelette que je ne reconnais pas dans la glace. 07h24. Départ en vélo, les voitures ne me voient pas, il faut que j’mette des lumières, qu’elles m’écrasent si elles veulent. 07h37. Car. Comme dans les campagnes, et le panneau barré de Plélan qui s’éloigne dans la pénombre du matin, tout juste éclairé par les feux arrières. Je la vois, rougeâtre. Je la hais, cette pancarte barrée. Parce que je sais qu’elle ne le sera plus, le soir. Elle ne sera plus barrée. Que dans moins de dix heures, je ferai le chemin inverse, dans une régularité mécanique, mon cœur en horloge d’orfèvre, réglé comme du papier à musique, pas une seule note qui dépasse, rien qui ne se casse, tout se brise. Le quotidien va revenir me chercher, je vais encore sourire, comme toujours, un peu plus, encore rire, un peu plus fort, pour que le son de ma voix résonne encore tard dans vos ombres. J’aimerais m’y cacher, pour entrevoir une lune apaisante, j’me contenterai d’un croissant. Oh oui, cette pancarte m’obsède, m’oppresse toutes mes pensées, il n’y en a plus qu’une qui domine : Ailleurs. Loin. Fuir, éternellement, quête intemporelle d’un bonheur qui ne se soucie pas du lieu de votre requête.

Des chants bretons comme litanie de mon sommeil, comme ombrelle à ton éclipse. C’était bien, dis-moi, tu me trouves viril à conter l’automne et ses feuilles mortes, à faire l’aumône de vos amours déchus. Dis, j’espère que t’es fier de moi, j’ai pissé debout aujourd’hui. Comme cet homme que je ne suis pas. J’ai tout fait comme tu m’as dit, laissé un urinoir d’espace minimum de sécurité. Exporte mes craintes sur le dos d’un chameau, je regarde les écureuils ronger le tronc des arbres, écorchés vifs à même le sol, au pied de 100 ans d’histoire qui me contemplent. Et puis. En une fraction de seconde, une voix qui perce l’obscurité, l’absence de mots, le trop plein de fougue, d’envies avortées. Elliot Smith qui se mêle à mon spleen, sa voix me transporte, je ne suis plus que ce grain de poussière qui s’amuse à passer de l’ombre à la lumière, à l’ombre d’une demi-lune. You can feel it the night. Dis, tu crois qu’on va s’en sortir, les pieds et les mains déliés. J’ai jamais voyagé plus loin que ma Bretagne natale, dans mon village d’agriculteur, ‘fait pas bon d’avoir deux papas, d’être Billy Elliot, puis j’ai jamais su danser et encore moins apprécier la beauté de vos chérubins, j’irai confondre leurs prénoms à la maternité, les bébés sont tous laids.

Eteindre la lumière, briser nos écorchures, blasphémer tes mots de douleurs que t’avais crus bon de venir me confier au coin de ma nuque, ta complainte susurrée, t’en peux plus. Interrupteur. Mes yeux noirs ont besoin que mes paupières se ferment pour y voir clair. Et obscurcir ton absence, ce jolie brouillon, cet amas de feuilles qui vient s’entasser dans mon cœur d’auteur. Interrompre le balai quotidien qui est venu me bousculer ce matin. Sixty-eight. Je m’en vais. Menteur. Dolorosa. Roberta. Suis-je si différent ?

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Commentaires
A
Est ce de la détresse véritable, est ce la sublimation du qotidien par le tragique, est ce une fuite devenue besoin, ou bien est ce encore une douce utopie qui parfois donne la fièvre puis s'apaise?
H
En réponse à ton sms, j'ai trop honte de dire que j'suis en LEA, plutot dire medecine spécialité gyneco. J'ai été dans les amphis médecine, ca y est j'suis amoureuse du sosie de Paolo. Qu'il me chante last request, j'aurais déjà craqué. <br /> ( je sèche un cours là, le 2eme de la journée ) Ouais, je sais ma vie craint, efface ce com baby.<br /> See you later.
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