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15 novembre 2007

Shooting Star.

J’crève, tu vois, là, juste sous tes yeux. Et toi, tout ce que tu trouves à en dire c’est deux balles, un revolver et des milliers de rêves en l’air. Mes larmes indolentes n’y feront rien, j’ai froid, peur, je tremble. Je ne verrai jamais la gueule du bonheur, est-ce qu’il porte un piercing à droite ce connard ? J’aurais voulu être fort et beau, faire partie de ceux qu’on vénère, qu’on idolâtre en secret. Mais mon miroir brise tout, tu vois, en éclat. J’aurais voulu te proposer autre chose, tu vois.

S’ils savaient…

Mes mots qui débordent, mes cris étouffés. Mon corps propulsé, dans l’air, dans le monde, sur des rails, et sous les ponts. Mon corps, cet objet mondialisé, à 400 km/h, je compte les vaches et j’observe les alentours, je scrute les évidences de comptoir. Au zinc, j’ai rien à perdre. J’aurais voulu que mon cœur soit cosmopolite, qu’en découlent les longues effluves de toute l’histoire du peuple africain, qu’il y soit tissées les longues nuits bridées qui endorment Shanghai, qu’on y aperçoive la lune discrète qui laisse une trêve aux parisiens noctambules. Une nébuleuse d’étoiles qui scintillent depuis des siècles et je les contemple du haut de ma tour de Pise, prise de la Bastille, mon organe mélancolique comme citadelle imprenable. Perpétue le mythe de mes heures d’agonies. Les villes s’évanouissent pour que je les embrasse, que je les enlace, pour qu’elles s’embrasent, une étincelle aurait suffit pour un peu d’oublie. Le poumon qui fait respirer mes aortes inertes en jachères, tout comme ces terres qui m’enferment.  Que le combat est élégant, qu’il est plein d’entrain. J’aurais bien voulu te lâcher quelques larmes mais trop d’orgueil à briser, trop de blêmes altitudes. I wish I was American, darling. Je te prie de feindre la croyance en mon sort, que St Pierre m’accepte, sur St Paul me juge. Ta religion me fait vomir, ta secte déguisée par un serment tacite. Les lignes de poudres blanches face aux lignes d’encres noires. Pardonne-moi mais ton ivresse est trop passive, trop éphémère, ta deuxième classe me harcèle, j’avais demandé non-fumeur, écrase ta clope avec tes escarpins, j’ai tes talons qui transpercent mon cœur. Et ça pisse le sang, mets-toi en ballerines la prochaine fois, tu me feras au moins danser. Entraîne-moi, prends-moi par la main. Des larmes, ça ne tombe pas sur un slim taille 34, alors ferme-la et cours. Encore plus vite, encore plus fort. Ne déserre jamais tes phalanges qui enferment ma main dans un enclos vaste et libre, celui de mes espoirs les plus fous. Please, don’t stop the music, c’est toujours moins écœurant que tes silences trop creux. J’apprends par cœur chaque clignement de tes cils mascarés. Ah si t’étais un homme, et moi non plus, on se manquerait sûrement moins. Mais j’ai ta peau soyeuse dans le corps, incrustée entre les pores, tatouée à même le cœur. T’es ma syllabe de bonheur, en une seconde, plus de candeur ni de pudeur. Rien qu’une octave d’allégresse, qu’un pas oublié, qu’un corps prostitué à ton regard, ta ferveur, condamné à ton erreur, de jeunesse. C’est l’hiver de mes 17 ans, lorsque les souvenirs sont vivants, tout juste glacés sur du papier, mat ou brillant. Une trêve d’insouciance, qui brille et qui crie. Elle s’est trop fait chier dans la salle d’attente.

Tais-toi quand je te tue.

Ne dis rien, apprivoise l’évidence de mes lois nombrilistes, laisse moi être un tyran, je serai ton despote, ton royaliste. Tell me why. Dis moi pourquoi. Raconte moi tes routes déchues, tes instants où t’arrives à remonter à contre courant la force du fleuve qui t’éloigne de moi. A jamais.

Je suis l’étranger, rien ne me retiens dans cette ville et pourtant ça fourmille de débauches, d’ivresses désabusées. Ca pue la gerbe aussi. J’aime l’anonymat qui m’entoure, comme une nuit crème, un cappuccino onctueux semblant opérer l’inlassable transition, la perpétuelle mutation de mon déguisement. J’aime la rigueur et l’insolente élégance de la Parisienne. Ces immeubles si lestes, si beaux, où cohabitent à la même adresse plusieurs vies, une prose en mosaïque, des équations en diagonales de fenêtres éclairées. Un RER puis deux, des vies qui s’entremêlent dans une rame, entourés de cette trame de brouillard dans lequel elle s’enfonce, cette ivresse non maîtrisée. L’avenir indigent, une poignées de personn(ag)es qui vivent ensemble, encore et en cœur. Le flacon se brise dans l’espoir immature d’un langoureux matin d’automne où la pluie aurait lavé de tout, des larmes salées, des saveurs et odeurs suffocantes, des œdèmes grandissants et arrachant toujours un peu plus de chair à sa guise. Je crois que je ne t’aime plus. Voilà résumée ma litanie sans esclandre.

Erykah_Badu_1

Photo: Erykah Badu      

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Commentaires
L
C'est partit pour une soirée de déprime, mon ange j'voudrais tellement te serrer dans mes bras aussi fort que je le peux, être là pour toi comme tu l'es pour moi.
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